samedi, janvier 26

femmes infâmes


Entre esclave et déesse, entre odalisque et impératrice, la femme dans l'histoire est une femme mystérieuse, tantôt confinée derrière les fournaux, tantôt à la tête d'une armée, tantôt cruelle, dominatrice, tantôt désarmée...
Puis vint l'ère moderne, la machine a obligé la femme à quitter son foyer et travailler, être l'égal de l'homme. C'est la machine qui a crée la femme moderne, une femme qui travaille huit heures par jour, prend sa voiture, jure aux embouteillages, une femme détentrice de tampons, de cachets, de pouvoir, de bureau...
Dans les années 30, l'égalité des sexes est devenue un slogan, une prison, à cette avant-garde de femme dont Simone De Beauvoir, celle qui a dit "on ne naît pas femme, on le devient"a généré une négation de la féminité classique, la femme disait alors "prends-moi, je t'aime", et non "je t'aime, chut !prends-moi". l'amour n'est plus une raison mais un prétexte pour une liberté sexuelle au même titre que les libertés des hommes, elle en oublia ses privilèges...
En 1972, la femme Suisse obtenait son droit de vote, la femme Tunisienne l'avait déjà, la Nouvelle-Zélande l'avait accordée depuis 1893 ! Paradoxe de l'histoire, la Tunisienne n'a jamais combattu pour l'avoir, elle le voulait pour contrôler son mari, son foyer, au travail, pour contrôler ses subordonnés.
je veux la voir cette femme de loin, je suis le troisième sexe, ni cette femme belle, sensible, forte perdue entre le zeus en elle, et vénus, ni cet homme qui engrosse, qui combat, qui soumet, qui se plie ou se rebelle.
c'est un regard de néant sur une créature qui pense différemment que je porte. un regard sans histoire ni hormones, un regard sans aumone ni pardon.
cette femme que je vois courir tous les jours, succombe la nuit aux rituels d'amour, de l'ancestrale soumission à ce geste tendre sur la joue de son enfant, qui dort déjà... sa main qui caresse est la même qui bâtit, qui guérit, qui écrit, qui enseigne, elle a peur de l'oubli, et à droit à l'histoire.
Nous sommes en 2008, et il semblerait qu'on conteste encore, qu'on voudrait qu'on revienne à ces femmes autour des puits. c'est le cauchemar des aïeules qu'on transforme en rêve. on reste cloîtrée avec la joie de choisir son destin, on choisit de dépendre, d'aimer en langueur, on choisit de ne pas faire d'équation, d'être toujours en approximation.
je la regarde cette femme heureuse, malheureuse, amoureuse, innocente, cruelle à souhait, et choisir est encore sa prison dorée, c'est encore son fardeau...sa destinée.

mercredi, janvier 9

70% d'eau


L’O, l’eau. Simple monosyllabe détentrice de vie, l’eau destructrice, purificatrice, guérisseuse et protectrice. 70% d’eau, sur cette planète terre, dont 3% en eau potable !

70% d’eau, en moyenne, dans un corps humain, 70% dans une pomme, ce fruit juteux au goût d’un pêché originel.

70% d’eau au cerveau, 70% au cœur, il nous faut juste ce chiffre, pour vivre !

C’est beaucoup d’eau ! Une femme perd les eaux pour donner un enfant. Que de l’eau qui a passé sous le pont ! On ne se baigne jamais dans la même eau deux fois. L’eau goutte à goutte creuse le roc…

70% d’eau, c’est assez pour vivre, pour se baigner en méditerranée, assez pour se contempler, comme un narcisse, assez pour aimer, assez pour boire le sirop et pour diluer la poudre, assez pour faire un poison, assez pour nourrir un poisson.

Est-ce qu’on sait qu’un homme de 70 kilos et composé de 40 litres d’eau, vieillir s’est devenir sec, parce que l’eau est vie, vieillir c’est mourir, plus que 60% d’eau, 60% ce n’est pas assez.

La masse vient de l’eau, ils ont fait le kilo en pesant une litre…d’eau.

Dans cinquante ans, à peine, ces 3% d’eau potable seront épuisés, les gens mourront à 45 ans seulement, les femmes n’auront plus de cheveux, la peau sera déjà ridée à 30 ans…chaque homme aura droit à un demi-verre d’eau par jour…on mourra en masse d’insuffisance rénale, de crises cardiaques de soif !!! L’agriculture qui nourrit consomme…70% ans d’eau traitée, on se nourrira comment dans 50 ans ?

70% d’eau c’est fragile, indécis, c’est beaucoup d’eau en moins pour nos enfants, beaucoup de morts en plus dans la luxure d’une richesse qui n’achètera plus l’or transparent…aucune source d’eau liquide dans l’univers pour l’instant, nous vivons en local, n’avons pas d’où importer…

Si l’eau meurt, c’est de tristesse que nous mourons, la mort de l’eau est plus songeuse que la mort de la terre, la peine de l’eau est infinie.

70% d’eau, est le titre des rêves futurs d’une humanité assoiffée, c’est l’odeur de leurs nuits, la couleur de leurs films, la douce complainte de leurs chants.

On ne vit pas un siècle, on ne tombe que d’en haut, on ne vit pas avec moins de 70% d’eau.

vendredi, janvier 4

j'ai atteint le sommeil...


mais qu'avons-nous tous avec le sommeil?
je meurs de sommeil, je me languis de cette position d'abandon et de mort, de cette horizontalité inerte..de ce support qui n'est li talons aiguilles, ni le solide parterre...un lit !
j'ai pas choisi le bon mêtier, même pas les bonnes études, quand dieu donna le sommeil, il ne jugea pas nécessaire d'en donner à cette race hérétique d'architectes.
les voies du ciel sont impénétrables et le chemin vers le lit aussi...pas le temps de laisser ses plans, ses maquettes, ses idées consumées pour s'abandonner aux bras de Morphée...
surtout pas le temps d'abandonner le noir de l'autocad pour l'obscurité. mon festin c'est de me gaver de dormir, de conjuguer ce verbe à tous les instants, de le sentir sur ma chair, dans mon sang...dormir est une extase, un orgasme de repos...
je finis parfois de détester mon nom inscrit sur leurs listes, ces démons invisibles qui m'ordonnent de veiller, cette conscience ridicule qui incite à travailler.
et puis vient l'habitude de se déconnecter n'importe où, comme une voiture en panne dans les embouteillages, quand tous les garages, "ses lieux de repos" sont loins.
je suis une voiture usée jeune mais usée, une architecte qui souffre du mal de son mêtier, l'absence d'oreiller...

des variations sur un même t'aime.



  • Je ne t'aime pas, je t'adore...et même je te hais un peu. Julio Herrera y Ressig

  • tu n'es personne si tu ne t'aimes pas toi-même tu ne t'approches pas de dieu si tu ne t'approches pas d'abord de ton corps. Jose Saramago

  • je t'aime, tu t'aimes, on sème. Maurice Chapelan

  • il y'a une question dans "je t'aime" qui demande, "et m'aimes-tu toi ?". Jean-jacques Goldman

  • la vie est un long je t'aime qu'on doit écrire soi-même. Jean-louis aubert

  • Pourquoi les filles baissent les yeux quand on leur dit je t'aime? -pour voir si c'est vrai. Regis hauser

  • j'ai toutes les raisons de t'aimer, il me manque la déraison. Robert Mallet

  • je t'aimais, je t'aime et je t'aimerais. francis Cabrel

  • aimer c'est un verbe si difficile a conjuguer, son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif, et son futur est toujours conditionnel. Jean cocteau

  • donner de l'amitié à celui qui voudrait qu'on l'aime c'est comme donner du pain à celui qui meurt de soif. Anonyme

mardi, janvier 1

bonne année !

ceci est un jour de janvier, la nouvelle année est là, en chiffres paires, sages et innocents, je me méfie de ces années de pardon.

Aujourd’hui est le début, de 366 jours de plus à inscrire et à barrer, du temps perdu en plus à courir pour rattraper la vie et on oublie de vivre.

Ce sont encore des millénaires derrière, d’hommes et de femmes, d’histoire, de morts, de guerres où il n’y a jamais de gloire… ce sont encore des années à venir et cette année aussi, à prendre des résolutions qu’on oublie le lendemain derrière, les vapeurs d’une fête qui s’évanouit le matin.

Ce sont des enfants au Tchad vendus devant le monde et des milliers qui meurent pour des bannières sans nom, et un état sans président…

C’est encore une année avec de la surconsommation, et des famines entre deux océans, une année de plus avec une poignée d’hommes qui décident le monde et que le monde condamne, des forêts en moins, des arbres convertis en feuilles de parchemin, pour imprimer les crimes, et les lois qui punissent..

Ce sont des maisons détruites sur un sol millénaire pour que des sexagénaires, construisent insouciants sur les débris des cœurs, des résidences de retraite à dorer au soleil qui ne les a pas vus naître.

Que de larmes pour arroser cette année, à ces mères bafouées sans enfants ni maris, à ces hommes mutilés dans le noir de l’oubli, à ces bombes humaines qui croient au paradis, au prix de la mort. Au prix du pétrole, de l’or. Noire est cette terre qui a englouti en elle, des années de sang, des litres de temps et de compte à rebours.

C’est, c’est une année de plus pour les règnes des Empereurs, et de la pauvreté masquée, et des faux chiffres qu’on arrondit jusqu’à en faire des balles, qui tuent et nous tuent.

C’est de l’Islam en moins, du terrorisme en plus, de l’intolérance qu’on code désormais en gênes, transmissibles, invisibles, des virus humains.

C’est du sida partout, toutes les secondes encore ! Les années sont astronomiques pour ce mal de corps à corps.

Alors, bonne année 2008, prions pour que la morphine fasse son effet, pour que ceux qui souffrent de la famine, meurent sans crier, pour que les bombes tombent sans son, et que les hommes meurent sans nom. Prions pour que la dictature se farde de démocratie, et que l’Iran couvre le nucléaire d’amour, que les Etats Unis oublient de porter le secours…

Bonne année 2008 ! Nous ne voulons que ce que nous avons déjà, que l’eau ne tarisse que pour nos enfants !

Bonne année à ceux qui croient encore que le premier janvier va refaire le monde.

I love u


alors, c'est simple, trois mots, et tout devient magique, tout devient généralement rouge mais on pense que c'est juste magique, janvier devient Mars, et l'automne retombe en été...des vertiges, des palpitations, la pupille et oui, se dilate...le sang afflue de partout, pour les hommes je préfère ne pas décrire le phénomène...
c'est pas une tachycardie, ni un enième tour en grand huit, c'est juste ce sentiment sans nom mais qu'on nomme quand même, AIME, en rouge ou rose ou jaune entre la tendresse et la haine...
preuve d'un narcissisme qui se veut généreux, on le code en fleurs, en chocolats avec papier doré, en diamants éternels, en robe blanche et complet...on le code de l'extérieur par les baisers, la passion, les regards enfièvrés, mais l'essence reste là, introuvable, indéchiffrable...combien tu m'aimes ? combien de rubis, de dollars, de ferraris ? combien tu m'aimes ? assez pour m'emmener à Paris ? assez pour dépenser, sans compter, car l'amour est à consommer, sans modération, ni épargne, sandwitch ...mais au saumon, le luxe du coeur, la luxure du corps, mais on le brule trop vite sur les diners aux chandelles, les promesses d'amour éternel, dans les weekends surprise, dans les baisers sans amour avant que l'amour ne vienne, tout est déjà consommé, fané, fardé, tout est dit déjà et les débris qui restent, on ne peut que les jeter...
bien sur que c'est beau l'amour, ça fait de belles chansons, des poèmes, des cartes, des roses de partout, des larmes belles de femmes brisees, des rires de gorge, des regards intenses, de la passion, de la trahsion, ça crée de l'intense, produit du reve, du hollywood dans la vie de tous les jours...
bien sur que c'est beau l'amour, je ne suis pas une cynique, regardez les vitrines, ! sans le rouge dans artistes, elles seraient bien tristes...regardez les voisines et leurs yeux petillants et ces vieux au bras des blondes , qui retrouvent leur enfance, et cette gamine accrochée au rebord des fenêtres scrutant le rideaux, le jardin, les préaux...
et puis on s'en fout de l'argent, du marketing, des coups de blues, des déchirements, on s'en fout puisqu'au fond, nous sommes tous des papillons qui viennent bruler sur les flammes et s'éloignent et reviennent...la flamme consume les ailes, les suffoque, les torture mais elle leur donne aussi le doux gout des cendres et le crepitement de la brulure...
nous sommes tous des papillons, nous sacrifierons bien nos vies pour des instants de bonheur, de l'enfant qui naît, au vieil homme qui se meurt, nous brulons d'amour ddu debut à la fin.
bien sur que c'est moche l'amour, c'est rien, c'est un chemin de plus avec une impasse au loin, l'amour c'est...c'est de la tristesse, des larmes à boire aux femmes, des scotchs a lamper aux hommes...c'est juste de la souffrance en délai, c'est ...c'est juste des bombes de peine, à retardements..c'est de la morphine l'amour, c'est de l'héroine, ça fait mal apres, mais ça te transporte maintenant...
et puis non ! l'amour ? c'est un prisme, d'un coté c'est un blanc neutre, d'oubli...d'un autre, un arc-en-ciel de vie.
et puis, il y'a ceux qui aiment, ceux qu'on aime...il y'a toujours quelqu'un au debut ou au bout.
chacun fera partie un jour, d'une équation, avec le mot amour.

architecturize me !


je nous plains, architectes !! je nous plains ici en Tunisie ! Je nous plains de toutes ces idioties en bêton qu'on sera contraints de voir pendant longtemps.
Je nous plains pour ces bêtises humaines aux proportions "inhumaines".
je nous plains pour ce paysage de désolation que nous bâtissons je ne sais en quel nom, en quel non !
je nous plains pour ce vide de création, de ce plein de bâti, de ces boîtes sans prétention ni mépris.
je nous plains pour les insultes que les gens proférent chaque jour pour nos balcons, mal calculés, et nos toilettes exigues, et nos fenêtres contigues, pour le soleil en trop, ou le soleil en moins, pour ces erreurs qu'on fait un jour...et qu'il subissent pour toujours.
je nous plains de ce regard qu'on ne détourne jamais des bords de route, de vivre en permanence dans l'autopsie, dans les doutes, dans la quête des questions qui ont donné ces trolls, de ne vivre qu'entouré de nos chimères folles.
déformation professionnelle, nous ne pouvons passer sans voir, déformation visuelle, tout est gris quand c'est tout blanc, tout est laid quand ils croient que c'est pas mauvais. tout est mort bien avant que ce ne soit né.
je nous plains pour cette réputation qui nous court après, pour cette désinvolture du geste, "et après!"...

pour arriver à temps


vivre en mode moderne c'est :





  • courir le matin avec une brosse a dents à la bouche (baveuse) et une chaussure semi-enfilée, et un jean encore déboutonnée, pour boire avec le dentifrice un café trop tiède ou trop brûlant.
  • alterner cours, séance de gym, travail, sorties et club de chant en huit heures chrono.
  • c'est courir derrière tout ce qui roule : la voiture de papa trop pressé pour nous attendre, celle du frangin qui ne veut de compagnie avec son CD house, derrière sa propre voiture quand on oublie de tirer le frein-à-main quand on est sorti pour ouvrir le portail, derrière les taxis, les bus, les autobus, les minibus...
  • ne jamais dormir assez, avec des rêves entre le programme de demain et les catastrophes d'hier.
  • être obnibulié par son corps, son coeur, chercher sans relâche célibataire ou pas, l'homme/femme idéal(e), c'est se maquiller à outrance pour sortir avec mininupe et étole de fourrure, ou bien vider le flacon de parfum et le tube de gel, épousseter les lacets de ses chaussures et se couper au rasoir à 1000 lames very high tech.
  • vénérer le temps, compter les secondes, essayer de gagner le temps du déjeuner, le temps du dîner, le temps du sommeil (toutes les fonctions vitales) pour sortir, boire, etudier, travailler...