J’ai décidé d’oublier, je suis
une île en plein océan, je n’ai pas de télé, je n’ai pas de radio, poupée de
cire, poupée de son.
J’ai décidé le temps d’un
battement, de couper mes racines, mes ailes et le cordon, je flotte, légère,
superficielle, un corps, un plancton.
Je suis une île, le ciel en
dessus est immense.
Les souvenirs sont des chaînes,
la pensée de déchaîne, à quoi bon leur céder le soleil ? Ils voudront les
étoiles, ils voudront le sommeil.
J’ai décidé de partir -dans ma
tête- de temps en temps : je tire les fils, débranche les prises, éteins le
wifi, et plus rien ne m’atteint, tout semble si loin…et le monde retrouve ses
dimensions.
A quoi bon se démener, rien ne
change, des volontés se brisent et d’autres s’arrangent.
Les faiseurs de pluie
et du beau temps ne m’auront pas.
Un papillon ! Je ne porte
que la couleur de mes pigments, je n’ai pas d’épaules pour les fardeaux, je n’ai
pas d’oreilles pour les rumeurs, je n’ai pas de mémoire pour les adieux.
Aujourd’hui, je n’ai pas de nom,
je n’ai pas de patrie, je n’ai pas d’âge, pas de vécu. Aujourd’hui, je suis l’être
humain, parmi les 7 milliards que nous sommes devenus, un corps en marche, un
esprit libre, et pas de serment, pas de sermons.
Un poisson rouge, une tulipe
sauvage, la femme est une plante, dit-on.
L’insoutenable légèreté de l’être,
quand il est féminin, une mousse de soi, mousseline de soie.
Si je nous dessinais, j’épuiserais
les couleurs de mes ailes, si je nous écrivais, j’épuiserais la sève des
fleurs, et quand je me tais, quand ils se taisent, vient seulement le bonheur.
1 commentaire:
Beau, rien d'autre à ajouter
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